Paris et la France ont connu la folie des Jeux Olympiques cet été. Pour la race aubrac, le grand évènement, c’était mercredi 26 février 2025 porte de Versailles avec le célèbre concours général. Des éleveurs venus de tout le Massif central – et surtout de l’Aveyron tout de même ! -, ont présenté leurs meilleurs athlètes dans un « show » digne des plus belles soirées d’athlétisme au stade de France. Ici, pas de piste d’athlétisme, mais un grand ring comme on le nomme avec son sol en copeaux de bois…

Et surtout, son jeu de lumière, ses « jingles » musicaux pour annoncer les grands gagnants, ses gradins remplis et ses caméras qui diffusent l’évènement en direct ! C’est aussi ça les concours d’animaux lors du Salon de l’agriculture. De vrais spectacles pour les plus belles « bêtes ».

Celles qui depuis samedi prennent leur mal en patience, souvent allongées devant le regard des nombreux visiteurs… Avant leur entrée sur le ring, elles ont toutes été lavées et bichonnées une dernière fois. Jusqu’au dernier passage chez le coiffeur, les “clippers” comme on les appelle dans le métier et qui œuvrent dans les coulisses du Salon. Avant le grand moment. Il a sonné à 14 h 30 sous des applaudissements nourris et les regards impressionnés des néophytes sur les taureaux, mastodontes de plus d’une tonne à l’allure pourtant si calme. Et c’est d’ailleurs dans cette catégorie que les représentants aveyronnais ont brillé.

« Super », le champion de Cantoin

Faustine et Super, vainqueur au salon de l’agriculture – Crédit Centre Presse Aveyron

Avec une nouvelle star de la race, le bien nommé « Super ». Propriété de la famille Delrieu du Gaec Cissac de Cantoin, celui qui s’apprête à fêter ses cinq printemps et pèse 1 234 kilos a tout raflé sur son passage : meilleur des taureaux jeunes et meilleur taureau tout court ! De quoi faire couler les larmes sur le visage d’une de ses jeunes éleveuses au moment de grimper sur la plus haute marche du podium et se prêter au jeu des souvenirs… « Quand on voit cette émotion-là, c’est que l’élevage a un bel avenir dans notre pays et il est beau ! », s’est empressé de rebondir l’animateur du concours.

Et de souligner aussi une certaine féminisation de la profession : elles étaient nombreuses hier à tirer leurs vaches ou taureaux pour défiler devant le public… Non sans mal parfois, malgré un entraînement spécifique depuis plusieurs mois dans les élevages pour défiler à Paris !

« Occitan », la force tranquille

En fin de concours, l’Aveyron est revenu sur le devant de la scène avec « Occitan », un beau mâle de 7 ans qui appartient au Gaec Besson d’Argence-en-Aubrac. Habitué des concours, à l’instar de son éleveur, celui qui affichait 1 211 kilos sur la balance s’est imposé dans la catégorie des taureaux âgés.

Pour les vaches, l’Aveyron, berceau de la race, a dû laisser ses voisins lozériens et cantaliens grimper sur la plus haute marche… Mais dans la race aubrac, on sait partager ! Et après deux heures de concours et autres défilés, tout le monde a posé pour une photo de famille souvenir. Avant de passer encore quelques jours au Salon puis de retrouver les pâturages des sommets. Et de revenir l’an prochain : car chez les animaux, les JO c’est tous les ans !

Mathieu ROUALDES – Centre Presse Aveyron du 27 février 2025