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Mairie de Cantoin en Aveyron

Centre Presse Aveyron, journal local d'information

Le photographe de Cantoin

Il a immortalisé Eddy Mitchell, Trust, Dee Dee Bridgewater… : le photographe Philippe Glorioso s’installe en Aveyron pour mettre l’Aubrac en scène.

Philippe Glorioso, le photographe de Cantoin

Ingénieur du son et lumière, photographe, Philippe Glorioso a côtoyé des vedettes. Aujourd’hui, ce sont les inconnus qu’il veut mettre en lumière

Après avoir accompagné de nombreux artistes au cours de sa carrière, il vient de s’installer à Cantoin pour mettre en lumière les gens d’ici avec « Aubrac en scène ».

Trust, Christophe, Eddy Mitchell, Dee Dee Bridgewater, Manu Dibango, etc. figurent parmi les nombreuses vedettes mises en lumière (et en son) par Philippe Glorioso. Originaire de Romans-sur-Isère (Drôme), cet autodidacte est un homme aux milles vies. Technicien, régisseur son et lumière, photographe, au contact teint d’amitié auprès des chanteurs, Philippe Glorioso est passé de l’autre côté en écrivant des chansons et en mettant sur pied des spectacles. Ce fut le cas notamment avec son premier disque où il a pu compter sur Philippe Brun, ingénieur de son pour Youssoun Ndour, Ismaël Lô ou encore Anne Sylvestre. Le cœur est son moteur comme le spectacle qu’il a réalisé sur « Le mystère des voix bulgares » à la collégiale Saint-Barnard dans son fief natal. Juste retour des choses pour un écorché vif. Un homme entier qui vit pour donner la voix aux gens du peu (ple), d’ici et d’ailleurs, et faire un dans la diversité, le partage des différences.

La photographie, miroir de nos vies, du ressenti, lui donne à voir, croiser les regards et creuser la pensée universelle de Michael Lonsdale, Mory Kanté, Charlélie Couture, Johnny Clegg, Sanseverino, M ou encore I Muvrini. Des êtres habités par l’humanisme selon Philippe Glorioso.

Un enfant du rock

Aujourd’hui, il a posé ses valises sur l’Aubrac pour préparer une grande première l’été prochain, « Aubrac en scène » à Cantoin, dans le but de permettre à chacun de venir dévoiler son talent artistique. Comme c’est toujours l’élan du cœur qui lui fait concrétiser ses projets, Philippe et sa fine équipe veulent mettre en lumière les gens de l’ombre. Cela a commencé par des expositions à Cantoin où touristes et autochtones ont pu découvrir les talents de gens du pays. Preuve que dans chaque recoin se déniche un talent. Il suffit d’ouvrir son cœur et les yeux. Un exercice de style qui s’appuie sur la confiance pour faire la rencontre. Cela tombe bien, Philippe est resté rockeur dans l’âme, anarchiste car épris de liberté.

Norbert Krief alias Nono, guitariste de Trust (confiance en anglais, cela ne s’invente pas), fait partie de ses amis de route à l’instar de Bijou qu’il a fait venir sur l’Aubrac cet automne pour tourner trois clips de leur nouvel album « Ramdam » qui vient de sortir. « Quand j’avais 17 ans, je partais à Londres avec des amis pour assister aux concerts de Led Zeppelin, The Who, c’est mon école, j’ai bien vécu », glisse Philippe qui a conscience de la chance qu’il a eue. Un esprit rebelle, sensible à le quête d’équité, qui écrit pour dénoncer, par le biais de l’humour, tel son clip avec Gérard Filippelli, dit Phil, membre des Charlots, disparu en 2021 ou encore dans le clip de Pat Llaberia où apparaît Sanseverino pour chanter « Noël finit à la poubelle. » Comme un haro sur la marchandisation.

Pour cette raison, Philippe Glorioso s’acharne à mettre sur pied le festival « Aubrac en scène » qui représente un aboutissement (lire ci-contre). Offrir sur un plateau, la voix aux talents en herbe. Chacun peut venir exprimer son talent. Le but étant de donner la voix à la ruralité, en souffrance dans la marchandisation du monde. « J’ai vu tellement de choses et certains se détruire que j’essaie de dire de faire attention, de transmettre l’amour », confie Philippe Glorioso sans citer évidemment de noms. Ce qui compte c’est la transmission, la construction. Architecte sentimental, Philippe rêve d’unir et sait que cela passe par la culture. Ce qui nous lie. A son arrivée, il photographie les êtres autour de lui, les met en scène, les met en avant comme un dénicheur de talent. Cela s’est vu l’été dernier où les Aubraciens ont pu découvrir des habitants sous un angle nouveau lors d’une première exposition à Cantoin. Une façon de casser les idées reçues, de montrer d’autres aspects, d’autres facettes des habitants, de rappeler que tout est dans la nuance. Et le regard que l’on porte à l’autre, né la confiance. Comme une chanson de Christophe : « Aimer ce que nous sommes. »

Olivier COURTIL – Centre Presse du 29-12-2024

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