Vines n’offre pas seulement une vue sur la presqu’île de Laussac, un regard la bibliothèque léguée par Alain Peyrefitte (12 000 ouvrages) ou encore des résidences secondaires de vedettes comme fut un temps Mireille Darc. Cela fait pourtant déjà beaucoup pour un hameau classé Petites Cités de Caractère qui abrite surtout le musée de la cabrette.

Fruit d’une rencontre entre André Ricros, passionné et collectionneur de plus de 150 cabrettes, de Jean-Dominique Lajoux qui a accepté de léguer tous ses films des années 60-70 sur la vie paysanne de l’Aubrac, et d’André Raynal, ancien maire de Cantoin et aujourd’hui en charge de l’association qui gère le musée, devenu terre de refuge pour les cornemuses du monde entier. Au point de devoir réaliser une extension voici deux ans. Covid oblige, l’inauguration vient seulement d’avoir lieu.

L’occasion de rappeler cette incroyable aventure rendue aussi possible par Jean-Louis Claveyrole, animateur, joueur, réparateur de cabrette qui donne aussi des cours. Une histoire de rencontres donc, qui a permis d’aligner les planètes sous la voûte étoilée de Cantoin. Le musée est équipé d’une scénographie de qualité grâce à Laurence Falzon qui œuvre notamment pour les Maisons Dior et Chanel à Paris. “Nous n’avons pas la place de présenter toute la collection qui s’accroît sans cesse par des dons de gens qui prennent connaissance du musée”, confie André Raynal. Et l’on est étonné de quitter l’Auvergne pour l’Europe de l’Est ou encore le Moyen-Orient !

On peut même y découvrir ces ancêtres, comme cet accordéon romantique ancêtre lui-même du piano à bretelles ou encore d’un instrument en forme de flûte venu de Chine, plus ancien encore ! Dernière arrivée en date au musée, la cabrette dénommée “La reine des musettes” qui a décroché le premier prix à l’exposition universelle de Paris en 1900. Chaque cabrette conte une histoire qui va de pair avec les us et coutumes pour refléter la culture d’une époque, l’ère du temps. La vie des gens.

Le musée recrute

Aujourd’hui, le musée lance un appel pour embaucher une deuxième personne à côté de Jean-Louis Claveyrole. “Cela permettrait de répondre à la demande et d’ouvrir plusieurs jours en semaine”, explique Simon Cros, maire de Cantoin. André Raynal voudrait bien mettre davantage en avant ces milliers de pellicules de films en noir et blanc de la vie sur l’Aubrac, certes présentés à l’entrée du musée, mais qui mériterait un espace à proprement parler. Pourquoi pas l’idée d’un festival itinérant à une époque où la quête de sens s’avère essentielle ? En attendant, la pratique de la cabrette a été inscrite au patrimoine culturel immatériel en France en 2017, c’est déjà un sacré bout de chemin dont le musée de la cabrette de Cantoin n’est sûrement pas anodin.

Le musée est ouvert toute l’année, vendredi et samedi de 14 h à 18 h, et sur rendez-vous pour groupes au 06 43 32 48 88.

Copyright : Olivier COURTIL